Discussions concernant l'article : Parc éolien de Sambrès
Un vent mauvais souffle sur le plateau du Sambres
je souhaite tout simplement de porter témoignage de ce que signifie l’implantation d’un « parc » (encore un abus de langage) éolien industriel au dessus du hameau de Cubservies et de sa cascade prise dans son écrin de rochers et de forêt de châtaigniers - joyau de cet Espace naturel sensible comme le qualifie le Conseil départemental … qui se félicite par ailleurs de l’installation de cette monstruosité paysagère et bruyante que constitue la présence de 26 aérogénérateurs de 130 mètres de haut dans ses environs immédiats. Passons sur l’absence d’information ou de concertation préalable, les fausses promesses et les vrais mensonges qui ont précédé l’ouverture du chantier en 2014 après une première annulation du projet par la Cour d’appel de Marseille et son sauvetage par le Conseil d’état et allons directement à l’essentiel. Après plus d’une année de travaux qui ont perturbé quotidiennement la vie des habitants du plateau du Sambrès et de la montagne, ceux qui y vivent et y travaillent : route défoncée, coupures de circulation impromptues, camions circulant à vitesse excessive ou au contraire convois interminables, la mise en fonctionnement du parc à l’été 2016 nous a permis de comprendre ce qu’il en était réellement des « éoliennes silencieuses de nouvelle génération », ou du respect du paysage : « vous ne verrez que deux bouts de pales…éoliennes intégrées au paysage etc. », de « la discrétion » des signaux la nuit, en vérité des flashs toutes les 2 secondes et la gêne visuelle qu’ils occasionnent en particulier en soirée lorsqu’ils passent au rouge, bref une chance pour nous d’expérimenter un mode de production d’énergie que Monsieur Cnudde considère comme étant « sans effet nuisible sur l’Homme ». La réalité est tout autre et cela n’est pas pour rien que l’Académie nationale de médecine a recommandé dès 2006 une distance minimale de 1500 mètres des habitations pour l’implantation d’éoliennes d’aussi grande hauteur et puissance. Voici donc la réalité : le hameau de Cubserviès et les fermes et habitations avoisinantes sont situés à une distance de 700 mètres à 1,2 kms des premières éoliennes et pourtant cet été, par vent du nord et de nord ouest nous étions obligés de fermer nos fenêtres pour pouvoir dormir ; en journée la rumeur - semblable à celle d’un avion passant à haute altitude - était permanente et difficilement supportable. Jusqu’à aujourd’hui, les seuls moments de répit surviennent quand le vent souffle du sud … ou quand il n’y a pas de vent… mais alors pas du tout de vent, parce que lorsque la brise est modérée, les pales qui tournent à plus de cent mètres de haut sont encore plus audibles car au sol c’est le calme qui prévaut et l’émergence du bruit s’en trouve renforcée. C’est vrai qu’en hiver on est plus souvent à l’intérieur … Sortir de chez soi pour aller faire son potager, son jardin, prendre le soleil, sortir les bêtes, vaquer à ses occupations ou faire une promenade aux alentours c’est être en permanence exposé au bruit, et que l’on se trouve sur le plo saint Martin ou partout autour du « parc », comme à La Fontfroide, c’est d’abord la vision des éoliennes qui vous agresse, qu’elles soient alignées sur la crête, ou chaotiques comme aux Moussels, avec, la nuit, l’impression d’approcher d’un aéroport avec tous ces flashs rouges clignotants. Mais c’est surtout le bruit continu qu’elles engendrent jusqu’à plus de 2 kilomètres de distance lorsque le vent est au nord qui est extrêmement pénible à vivre. Je vous parle là de choses vécues qui ont amené les riverains du « parc » à se constituer en association de défense d’autant qu’une extension est envisagée aujourd’hui par les communes et les développeurs éoliens, encore plus près des habitations (entre 500 mètres et 1 km !).
Eleveurs, propriétaires fonciers, résidents à l’année ou secondaires, celles et ceux qui ont créé VENT MAUVAIS demandent deux choses : l’arrêt des nuisances sonores actuelles et l’abandon de tous les projets d’extension du « parc » éolien du Sambres. Nous y sommes déterminés !
Pour la destruction du paysage déjà provoquée, il est trop tard. Mais il est encore possible d’arrêter le processus à l’œuvre au nom d’une vision faussée de l’écologie qui n’obéit en fait qu’à la logique financière de grands groupes internationaux et à l’intérêt bien compris de quelques uns, au mépris de l’intérêt général et des populations directement concernées. Les « retombées financières » tant vantées par les communes (CFE etc.), sont en fait payées par tous les consommateurs d’électricité au travers des taxes (CSPE, CTA) ajoutées à leur facture et se retrouvent dans la poche des propriétaires/actionnaires des « parcs » par le biais du prix d’achat de l’électricité qui leur est consenti. Les « emplois créés » localement ? Aucun.
Patrice Lucchini, président de l’association Vent Mauvais. courriel : vent [dot] mauvais [dot] association [at] nordnet [dot] fr