Comme n'importe quelle construction d'origine humaine, les éoliennes ont un impact sur leur environnement.
Quoique que l'esthétique d'une éolienne soit une affaire de gout qu'on ne peut objectivement trancher, les riverains craignent généralement une dégradation visuelle des sites concernés.
La présence d’une éolienne ou d’un parc d’éoliennes dans le paysage ne laisse jamais indifférent. C’est souvent l’argument premier des mouvements anti-éoliens qui se forment et qui déclenchent des débats animés lors de l’annonce de l’implantation d’un parc éolien. Pour s’affranchir de toute subjectivité, il faut considérer l’éolienne comme une nouvelle déclinaison du motif bâti, de très grande taille donc visible de loin. Cette échelle monumentale contraste avec l’échelle humaine des éléments courants du paysage.
L’impact visuel d’un parc éolien sur le paysage est lié à :
Un projet éolien doit définir le meilleur parti d’aménagement en fonction des caractéristiques du lieu étudié pour contribuer à son acceptation.
Une éolienne possède des caractéristiques dimensionnelles spécifiques liées à la solidité de l’ouvrage et aux productions électriques attendues. Les éoliennes industrielles actuelles mesurent en moyenne 120 m avec un diamètre du mât à la base d’environ 3 à 4 m et leur design est pratiquement immuable (éolienne moyenne de puissance 2.5MW Nordex N901)).
Si elle ne tourne pas en permanence, la rotation d’une éolienne est régulière, toujours dans le sens des aiguilles d’une montre dans l'hémisphère nord, chaque éolienne tourne de façon décalée de sa voisine. La grande taille des pales génère un mouvement lent qui contribue à une impression de calme. Ce mouvement peut d’ailleurs s’avérer intéressant dans le paysage car il permet de fixer l’attention et de visualiser la force des vents.
Cette rotation a cependant des inconvénients car elle peut générer un effet stroboscopique, lorsque le rotor de l'éolienne se trouve entre la personne et le soleil. Cette alternance d'ombre et de lumière peut être perceptible à l'intérieur même des habitations.
Selon une étude de l'université britannique de Loughborough, publiée dans le European Journal of Wildlife Research 2), la couleur du mat (couleur blanche ou grise) attire des insectes tel que les mouches, pucerons, mites, papillons ou coléoptères. Les oiseaux ou chauves-souris, attirés par ces insectes, risquent alors de heurter les pales ou le mât, et d’être tués dans certains cas, en particulier la nuit et en été lorsque les insectes sont plus abondants. Au contraire, la couleur violette les attire moins, suivie par le bleu. Certains pays ont changé la couleur des éoliennes. En Allemagne, le fabricant Enercon peint la base du mat en vert. Au Québec, les parcs les plus récents ont aussi adopté un dégradé de vert.
En France le blanc ou blanc grisé reste obligatoire pour des contraintes de visibilité liées à l'aéronautique, rendant leur intégrations paysagère plus difficile.
Le terme d’insertion paysagère est généralement employé lors de la création d’infrastructures nouvelles. Dans le cas de l’éolien, la recherche d’une intégration dans le paysage est illusoire du fait du décalage d’échelle avec les autres éléments du paysage. Il n’est pas envisageable de protéger les paysages au sens classique du terme. Il ne faut donc pas se demander "comment implanter des éoliennes sans qu’elles se voient ?", mais "comment implanter des éoliennes en produisant de beaux paysages ?" C’est l’objectif des études préalables et de l’étude d’impact qui constituent une aide au projet, de la prise en compte du contexte paysager jusqu’à la composition paysagère. Il faut donc considérer les différents besoins et toutes les possibilités d’implantation.
On considère généralement trois classes de taille apparente :
La visibilité d’un aérogénérateur est avant tout liée à celle de son mât.
Proche des éoliennes, le regard humain ne peut englober la totalité du parc éolien. Il s’agit d’étudier les éléments de paysage qui sont concernés par les travaux de construction et les aménagements définitifs nécessaires à son exploitation : accès, locaux techniques etc… C’est à cette échelle que sont élaborés les documents du volet paysager du permis de construire.
Les éoliennes s’inscrivent comme un nouvel élément du paysage. C’est à cette échelle que la composition paysagère du parc éolien doit être prise en considération : grandes lignes du paysage, occupation du sol, chemins d’accès…
L’éolienne constitue ici un élément de composition du paysage à part entière. Sur cette aire d’étude, la description des unités paysagères, l’identification des sites ou lieux d’importance nationale ou régionale doivent permettre de vérifier l’absence d’incompatibilité d’accueil d’un projet éolien.
C’est selon ces mêmes aires d’étude qu’il convient d’élaborer une ZDE.
À l’échelle du grand paysage, la prise en compte de la co-visibilité est primordiale en raison du grand nombre de promoteurs prospectant sur un même territoire. Deux éléments du paysage dans un même cône de vue peuvent générer une concurrence visuelle : par exemple, une église et un Parc éolien ou deux parcs éoliens.
La question de la co-visibilité est particulièrement sensible pour une zone inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco. Elle peut également concerner d’autres paysages emblématiques (coteaux viticoles) ou des éléments localisés (monuments historiques).
L’impact visuel d’un parc éolien n’est pas uniquement proportionnel au nombre d’éoliennes. Leur agencement joue également un rôle prépondérant : il faut prendre en compte les caractéristiques du paysage et sa capacité à les accueillir. Deux sites éoliens peuvent être implantés à proximité l’un de l’autre de manière anarchique (co-visibilité subie), ou, au contraire, les deux sites peuvent composer un paysage harmonieux (co-visibilité choisie).
Certains parc éoliens composés de nombreuses machines ont cependant un impact important sur le paysage.
L’installation de machines de façon discontinue multiplie les points d’appel du regard et participe à une vision confuse du paysage. Il est donc nécessaire de :
Les implantations irrégulières, basées sur des opportunités foncières ou sur trois lignes sont à éviter. Seule une implantation en bouquet est envisageable dans les paysages fermés
Il faut porter une attention particulière au choix des machines :
La distance entre deux parcs est liée :
Il est souhaitable d’implanter le parc éolien par rapport à la ligne directrice de l’infrastructure (route, ligne haute tension) : l’éolienne doit renforcer la perspective sans créer un effet de rideau.
Un paysage peut être perçu par une succession de plans (premier, second, arrière plan). L’utilisation de ces différents plans permet de raisonner l’implantation des éoliennes. Il est alors judicieux de multiplier les points de perception pour limiter la concurrence visuelle : écrasement, confusion dans la lecture du paysage… Cela permet par exemple de réduire les risques de mise en concurrence d’un village avec le parc éolien.
Dans ce type de paysage, il peut être envisagé d’implanter des éoliennes pour dévier le regard sans pour autant nuire à la lisibilité d’ensemble.
Dans les paysages de grandes plaines, la verticalité des mâts vient rompre l’horizontalité du site et crée une dynamique. La sensibilité de ce type de paysage est liée à la visibilité permanente des éoliennes. Il faut privilégier les sites importants, 5 à 8 éoliennes, et éviter la multiplication de petits sites éoliens.
Le degré de fermeture du paysage est lié à la densité du maillage bocager et à son orientation. En cas de maillage dense, il faudra privilégier une implantation en bouquet. Si le maillage est plus large, il faudra privilégier une implantation en linéaire.
Il est nécessaire de prendre en compte la succession des ondulations du paysage et de favoriser une implantation d’éoliennes en dessous des lignes de crêtes.
Par défaut, la viabilisation doit être réalisée avec le réseau de voiries existant pour éviter la création de nouvelles infrastructures et l’imperméabilisation des sols. Les voiries temporaires créées pour la construction doivent être démantelées une fois le parc éolien installé.
On préfèrera enterrer les lignes électriques de raccordement des éoliennes au poste de livraison.
L’insertion des éléments annexes (poste de livraison, clôtures…), en particulier les couleurs, les matériaux et l’implantation doivent être envisagés avec précaution et figurer dans les études d'impact. L’insertion de certains de ces éléments dans le mât même de l’éolienne est vivement conseillée lorsqu’elle est possible. La végétalisation des abords du bâtiment peut faire l’objet d’un aménagement avec des végétaux locaux.
La dimension des surfaces de manœuvre des grues est d’environ 800m2. Le traitement des aires de grutage varient en fonction du projet, de son environnement et de ses impacts. Pour des raisons évidentes de sécurité, le maître d'ouvrage priorise le maintien des aires dans leur état initial (souvent, grave compactée), ce qui permet une intervention rapide en cas de dysfonctionnement (pour le changement des pièces qui nécessite une grue, par exemple). Pourtant, à la faveur de certains environnement, un retour à l'état initial (agriculture, milieu naturel) est intégré. Les graves sont alors éliminées, le terrain décompacté, et les terres arables présentes initialement, et stockées pendant les travaux, sont régalées sur le site. Si nécessaire, les espèces présentes initialement sont replantées.
Pour visualiser l’impact d’une éolienne, des photo-montages peuvent être réalisés en respectant les conditions de prise de vue devant se rapprocher de la vision humaine (angle de 46°). La focale utilisée doit être d'environ 50mm du format 24 x 36 (entre 35 et 50mm).
Il est très difficile de reproduire sur un plan (feuille de papier ou écran) ce que les yeux perçoivent dans la réalité. En effet, nous ne percevons pas les mêmes éléments en fonction de leurs localisation dans le champs visuel. L'acuité visuelle est limitée à un angle très faible (de l'ordre du degré). Dans ce cône nous pouvons précisément décrire les détails et les couleurs. C'est le mouvement rapide et continu de la pupille qui nous permet de reconstituer une image plus large. A partir d'un certain angle, nous ne sommes plus capable de décrire les détails de l'image, en revanche nous percevons les mouvements.
Pour ces raisons, le Guide méthodologique du MEEDDTL d'avril 2010 préconise un angle de photomontage de 60°, qui a l'avantage d'offrir une vue élargie par rapport à une photographie unique (environ 40°) et d'être "observable" à une distance raisonnable lorsqu'elle est imprimé sur un format A3 paysage (environ 35cm). Le mode de projection de l'image est également important, puisqu'il a une influence sur sa distorsion (comme en cartographie).
Exceptionnellement, les éoliennes peuvent être également utilisées comme objet artistique, comme en architecture ou en peinture.
Les effets potentiels, lors des phases travaux (construction et démantèlement), sont abordés au même titre que pour les projets terrestres.
Parmi ces effets, on peut citer :
Différentes solutions sont à l'étude3) afin de diminuer les nuisances sonores lors de la construction de parcs éoliens offshore :
Les effets de la phase d’exploitation de la centrale sont analysés. Parmi les spécificités des parcs éoliens en mer, on peut citer :
Le parc éolien de Horns Rev, au Danemark, fut l'objet d'attentions particulières 4).
Étant donnés les niveaux sonores des parcs éoliens (environ 60 dBA au pied d’une éolienne, 45 dBA à 300 m), aucun impact sur le système auditif n’est envisageable, en effet L'AFSSET précise qu'on n'a à ce jour pas montré d'impacts sanitaire des infrasons sur l’homme (même à niveaux d'exposition élevés), et que l'exposition « de la population au bruit des éoliennes se situe largement sous la valeur seuil de 70-80 dB », et « ne permet pas d'envisager un risque d'atteinte directe de l'appareil auditif ». Ainsi, seule l’étude des effets non auditifs est attendue dans le volet sanitaire de l’étude d’impact d’un projet éolien.
Selon l'AFSSET le bruit de l'éolienne et sa perception dépendent de plusieurs facteurs :
En pratique, il est difficile de percevoir le bruit d'une éolienne pour des distances supérieures à 500 mètres, mais que la gêne existe néanmoins. Cette gêne est expliquée que très partiellement par les facteurs acoustiques (environ 30 à 40%), les effets non auditifs envisageables sont essentiellement d’ordre psychologique.
Toujours selon l'AFSSET, le niveau de bruit est (en 2007) :
Les basses fréquences (20 Hz à 100 Hz) générées par une éolienne résultent de l’interaction de la poussée aérodynamique sur les pales et de la turbulence atmosphérique dans le vent. Le caractère aléatoire des turbulences de l’air se répercutent sur les émissions des basses fréquences. Il apparaît que les sons de basse fréquence sont moins susceptibles de générer des nuisances que les sons impulsifs, moins aléatoires. L’émission de basses fréquences concernait surtout les éoliennes downwind (lorsque la tour de l'éolienne s'interpose entre le vent et le rotor), mais la majorité des éoliennes d'aujourd'hui sont upwind. À 500 m (distance minimale entre une éolienne et une habitation), ce bruit est généralement inférieur à 35 décibels, soit celui d’une conversation à voix basse.
Si l’on dispose encore de peu de données sur les infrasons, des études étrangères ne font état d’aucun effet sur la santé. Selon l’Agence de l’environnement suédoise, les niveaux des infrasons émis par les éoliennes sont si bas qu’ils n’entraînent aucune nuisance sur la santé de même, selon l'Académie nationale de médecine, au-delà de quelques mètres, les infrasons du bruit des éoliennes sont très vite inaudibles et n'ont donc aucun impact sur la santé de l'homme 5).
La gêne acoustique du son produit par les éoliennes est surtout induite par les infrasons (très basses fréquences < 20 Hz) inaudibles pour l'oreille humaine, et sans danger prouvé pour la santé 6). Le contraire n’entant également pas prouvé, certains demandent l'application d'un principe de précaution en augmentant la distance minimale entre éolienne et habitation.
Comment est produit le son ? Lors du fonctionnement de l'éolienne, la pale se comporte comme une aile d'avion et possède un sillage tourbillonnaire propre. Lors de la rotation, ce sillage est "coupé" par le passage devant le mat, il en résulte une onde de pression. On peut simuler cette émission sonore en soufflant avec sa bouche et en passant latéralement rapidement le doigt au contact des lèvres comme le font parfois les enfants pour jouer. Le bruit qui en résulte provient de l'interruption du jet d'air par le passage du doigt. C'est à peu près ce qui se passe dans une éolienne à axe horizontal (les plus courantes). On peut estimer les fréquences fondamentales d'émission acoustique en comptant d'une part l'intervalle de temps que mets une pale à repasser devant le mat et d'autre part l'intervalle de temps entre le passage de deux pales successives.
Selon le décret n° 95.408 du 18 avril 1995, relatif aux bruits de voisinage, la différence de niveau entre le bruit généré par une installation industrielle non classée et le niveau de bruit habituel en un lieu donné ne peut être supérieure à 5 dB(A) le jour et 3 dB(A) la nuit.
Ce décret est précisé par la circulaire du 27 février 1996 du Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement relatif à la lutte contre les bruits du voisinage et par la norme NFS 31-010 sur les conditions de mesure.
Les impacts des parcs éoliens sur la biodiversité touchent principalement les oiseaux et les chauves-souris et varient en fonction des espèces, des saisons, des milieux, de la taille du parc éolien et des éoliennes qui peuvent impacter sur :
Selon la configuration, l'emplacement des parcs éoliens et les méthodes utilisées, la mortalité varie entre 0 et 40 individus par éolienne et par an pour les oiseaux et les chauves-souris 7).
Un parc éolien est susceptible de perturber le fonctionnement d'un milieu et d'en diminuer l'attrait pour certaines espèces. Lors des migrations, la présence d‘éoliennes sur une voie migratoire entraine généralement des réactions de contournement, ce qui augmente la difficulté du périple. 8)
Les oiseaux des milieux ouverts évitent d'approcher les parcs éoliens. Cette distance d'évitement augmente avec la taille du parc. Un dérangement répété et intense peut conduire à une perte durable d'habitat. Pour certaines espèces, la présence de nombreuses éoliennes entraine une désertion totale de la zone, comme c'est le cas, par exemple, pour le vanneau huppé sur un site allemand. 9)
Les éoliennes, selon certains, pourraient constituer pour la migration des oiseaux un obstacle mortel. En effet, les Pales en rotation sont difficilement visibles par mauvais temps ou la nuit. Les oiseaux peuvent alors entrer en collision avec celles-ci. Plus le parc éolien est dense, plus ce risque est grand. Des feux sur les pales peuvent réduire ce danger.
La plupart des espèces d’oiseaux ne sont nullement gênées par la présence d’éoliennes et adaptent leur trajectoire de vol en fonction de la disposition des éoliennes. 10)
Au Danemark, une série d'études environnementales 11) a été réalisée avant, pendant et après la construction du parc offshore de HornsRev, situé dans une zone ornithologique sensible, ces études n'ont pas montré d'impact significatif sur la faune. Une étude en cours menée par le Northwest National Marine Renewable Energy Center sur le par éolien offshore Alpha Ventus en Allemagne afin d'étudier l'impact des parc éoliens offshore sur les oiseaux marins et les chauves-souris.
La LPO se montre favorable à la transition énergétique impliquant une réduction de la production et de la consommation d'énergie ainsi que le développement d'un bouquet d'énergies renouvelables dont des parcs éoliens à condition que ceux-ci soient construits et exploités dans le respect de la biodiversité.
Principales causes de mortalité des oiseaux 12)
Cause de mortalité | Commentaires |
---|---|
Ligne électrique haute tension (> 63 kv) | 80 à 120 oiseaux/km/an : réseau aérien de 100 000 km |
Ligne moyenne tension (20 à 63 kv) | 40 à 100 oiseaux/km/an : réseau aérien de 460 000 km |
Autoroute, route Autoroute | 30 à 100 oiseaux/km/an : réseau terrestre de 10 000 km |
Chasse (et braconnage) | Plusieurs millions d’oiseaux chaque année |
Agriculture | Evolution des pratiques agricoles (arrachage des haies) ; effets des pesticides (insecticides) ; drainage des zones humides. |
Urbanisation | Collision avec les bâtiments (baies vitrées), les tours et les émetteurs |
Parc éolien | estimé entre 0,3 et 18,3 oiseaux/éolienne/an 13) |
Parc éolien dense et mal placé | 60 oiseaux/éolienne/an |
Les éoliennes, selon certains, pourraient constituer pour les chauves-souris un danger mortel. Car si la plupart sait bien les éviter, celles-ci sont frappées par un barotraumatisme en volant à proximité des pales. C'est-à-dire un choc provoqué par la baisse brutale de la pression de l'air au voisinage des pales dont la vitesse dépasse, à leur extrémité, la barre des 200 km/h. Cependant la cohabitation est possible sous certaines conditions et pour autant que quelques mesures soient prises.
Une étude réalisée par le bureau d’études BIOTOPE en 2008, « Impacts des éoliennes sur les oiseaux et chiroptères », montre que l’activité des chauves-souris concerne les périodes sans vent ou avec faible vitesse de vent ; des périodes pendant lesquelles les éoliennes ne fonctionnent pas ou peu.
L’ombre portée des pales des éoliennes en mouvement peut créer, au niveau des habitations proches, des effets stroboscopiques déplaisants. Plusieurs paramètres interviennent dans ce phénomène :
Concernant l'impact sur la santé de l'effet stroboscopique généré par les éoliennes, selon l'Académie nationale de médecine14), aucune observation incriminant les éoliennes n'a pu être observée.
La réception des ondes hertziennes peut être perturbée, ce qui provoque une image brouillée sur les récepteurs de télévision. Dans ce cas, il est fréquent que la société implantant les éoliennes finance la construction d'un nouvel émetteur de télévision. Ces perturbation est de moins en moins importantes du fait de l'utilisation de la télévision par câble ou de la télévision IP.
Les parcs éoliens peuvent parfois interférer avec les radars météorologiques. Selon la proximité et la densité du parc, celui-ci peut constituer un blocage majeur à basse altitude, donnant une zone d'ombre dans les données. De plus, comme les pales sont en rotation, le radar enregistre leur vitesse de déplacement, qui est in-différentiable d'une cible en mouvement comme la pluie. Habituellement, on filtre les échos de sol indésirables par leur vitesse Doppler (la fréquence du signal réfléchi par l'objet est décalée par rapport à sa vitesse, ce décalage permet de déterminer la vitesse de l'objet). Dans le cas de précipitations, la vitesse lue sera un mélange entre la vitesse des gouttes et celle des pales, ce qui peut mener à une fausse interprétation des mouvements de l'air. Une étude sur cette possible interférence est donc nécessaire lors de l'examen d'un projet d'éoliennes.
Les parcs éoliens peuvent aussi interférer avec les radars militaires et maritimes dans le cadre de la détection d'un aéronef volant à basse altitude car les éoliennes constituent un obstacle à la propagation de l'onde (effet de masquage). L'effet est diffèrent pour les radars du contrôle aérien, les éoliennes créent des échos parasites qui peuvent parfois induire en erreur les contrôleurs aériens.
Des études sont en cours afin de concevoir des pales "furtives", en s'inspirant des techniques mises en œuvre sur les avions furtifs militaires, n’interférant pas sur les radars, ainsi que des logiciels permettant de distinguer les perturbations liées aux éoliennes notamment sur des radars 3D 15). Une couche d'un matériau absorbant ainsi qu'un mince film réfléchissant sont ajoutés dans la pale.
La surface au sol nécessaire pour produire une part importante des besoins énergétiques d’un pays à partir de l’énergie éolienne est sujette à débat.
Les éoliennes actuelles nécessitent une importante surface au sol, imposée par la rotation nécessaire en fonction de la direction du vent, par la taille des Pales, par l’interférence entre éoliennes voisines sur le flux de Le vent, par mesure de sécurité en cas de chute.
Les éoliennes actuelles permettent dans le meilleur des cas une densité de 10 MW/km², soit 10 W/m² ; en pratique, la moyenne est de l’ordre de 0,5 W/m². Les éoliennes à turbine, à l’état de prototype en 2006, sont destinées à fonctionner posées sur des toitures de bâtiment et n'occuperont donc pas d'espace destiné à d'autres usages.
L'énergie produite est de l'ordre de 20 GWh/km² pour les sites bien ventés. En considérant 25 000 km² de surface (soit 5 % du territoire métropolitain), le potentiel de production française serait de l'ordre de 500 TWh. 20 GWh/km²/an représentent 4 à 5 éoliennes de 2 MW par km², laissant 99 % de la surface libre d'accès et disponible, par exemple, pour des champs ou des forêts. À titre de comparaison, une centrale solaire photovoltaïque a une productivité d'environ 70 kWh par m² au sol dans un site ordinaire d'Europe, soit 70 GWh/km²/an à condition d'utiliser 100 % de la surface.
Le raccordement d'éoliennes au réseau global de distribution électrique (sans stockage local de l'énergie) nécessite, comme pour les autres centrales de production électrique, des lignes haute tension. La concentration des éoliennes en parc terrestres, côtiers ou maritimes correspond à une logique de centralisation de l'offre de courant, à contre-courant de la vision souvent évoquée d'une production décentralisée.
Fin 2006, un bulletin électronique de l'Ambassade de France en Allemagne indique que la production éolienne nécessite l'installation de 850 km de câbles d'ici 2015 et 1 950 km d'ici 2020. Par ailleurs, des oppositions locales (syndrome NIMBY) à la construction de lignes en bord de mer conduisent à enterrer les câbles, ce qui entraînerait un doublement du montant de la facture d'électricité des clients industriels. Cet argument mis en avant par les opposants aux éoliennes ne semble pas spécifique aux éoliennes, face à la demande générale d'enterrement des lignes électriques quel que soit le mode de production. En 2009, beaucoup d'installateurs d'éoliennes même en milieu terrestre propose systématiquement l'enterrement des lignes sans que cela entraîne de surcoût rédhibitoire.
Les éoliennes présentent des risques d'accidents : un fort vent est susceptible de rompre les structures des éoliennes, une étude16) portant sur l’ensemble du parc Danois entre 1993 et 2003 (1912 éoliennes) conclut que la probabilité de destruction d'une éolienne serait de 8,3.10-4 par an.
Les éoliennes aujourd'hui installées bénéficient de certifications réalisées par des organismes indépendants, et sont construites sous contrôle qualité sévère, réduisant significativement les risques de rupture du matériel (par exemple les standards IEC 61400). En tant que machine fonctionnelle, les éoliennes relèvent du champ d'application de la directive Machines et qui nécessite l'établissement d'une déclaration de conformité. Depuis le 31 décembre 2009 la directive Machines 2006/42/CE est appliquée.
La majorité des accidents connus sont liés au manquant de retour d'expérience et est un risque inhérent à toute technologie émergente. La première cause d'incident est soit la perte de tout ou partie d'une pale, occasionnée, soit par une faiblesse de la structure de la pale ou de sa fixation au moyeu, soit une mise en survitesse de la machine. La survitesse, causée par une défaillance du système de sécurité par Le vent violent, amène rapidement des contraintes inacceptables au sein des pales et de leur fixation sur le moyeu. Environ 80 % des accidents sont dus à des vibrations et à des ruptures de vibrations 17).
La foudre constitue une seconde cause d'incidents. Le mât lui-même, malgré ses protections, peut-être foudroyé avec des conséquences en général sur tout le matériel électrique et être à l'origine d'un incendie. Les pales qui se chargent d'électricité statique peuvent être également foudroyées. Ce phénomène peut entraîner l'explosion de la pale, constituée essentiellement d'une enveloppe creuse en matériau composite.
L'échauffement des parties mécaniques, par suite d'une défaillance des systèmes de lubrification ou de refroidissement, ou encore en raison d'une survitesse du rotor engendrant une vitesse de rotation inacceptable pour la génératrice ou le multiplicateur, peut encore conduire à des sinistres majeurs, voire à l'incendie de l'éolienne.
Le non-respect de règles d'exploitation et de maintenance (ou leur insuffisance) semble également être à l'origine d'incidents. Ainsi, la mission a eu connaissance d'un incident occasionné par la mise hors circuit du dispositif de sécurité pour des raisons de maintenance alors que le vent se levait. La machine s'est alors mise en survitesse.
Les conditions atmosphériques peuvent également engendrer des incidents. Ainsi, l'étude de M. Krâmer (membre de l'association de protection de la nature allemande Bundesverband Landschaftsscutz, opposée aux éoliennes) évoque la formation de couches de givre sur les pales entraînant la chute ou le jet de blocs de glace.
Des erreurs de conception, comme un sous-dimensionnement des fondations peuvent également entraîner des accidents.
source : Ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie (Rapport sur la sécurité des installations éoliennes) 18)
Quelques incidents majeurs ayant entraîné des dégâts importants, voire la destruction de la machine ont été identifiés en France métropolitaine :
La même logique doit régir la limitation des impacts d’un Parc éolien en mer qu’à terre, tout d'abord il s’agit de privilégier les mesures de suppression des impacts à la source et en amont du développement du projet (choix du site). Ensuite, des mesures de réduction des impacts sont à mettre en place. Enfin, des mesures de compensation des impacts peuvent être proposées de façon exceptionnelle.
Différents types de mesures réductrices sont possibles pour limiter les niveaux sonores auprès des habitations les plus proches et/ou les plus sensibles.